Nicolas Sarkozy lors d'une conférence de presse à Berlin, le 09/01/2012. (JOHANNES EISELE / AFP)
La dette a explosé entre 2002 et 2011
De 1981 à 2011, la dette publique est passée de moins de 25% du PIB à plus de 80%. Contrairement à l'idée reçue selon laquelle la droite gèrerait plus sérieusement les deniers publics, l'analyse des données montre qu'aucun des deux partis ne s'est avéré plus rigoureux que l'autre. Ainsi, nous n'avons jamais eu d'excédents budgétaires sur les trente dernières années. A titre d'exemple, l'Allemagne a elle eu des excédents budgétaires à deux reprises ces quinze dernières années...
Pire encore, les déficits publics n'ont été maintenus en-dessous du seuil de 3% des critères fixés par le Traité de Maastricht que lors de la période 1998-2001 et 2005-2007. Peut-on se féliciter de ne respecter les règles que l'on s'impose qu'une fois sur trois ? Et l'instauration d'une règle d'or n'y aurait rien changé.
Si l'on regarde dans le détail des gouvernements de droite et de gauche, on constate que la gauche a même été bien meilleure gestionnaire de la dette publique. Lorsque le Premier ministre est socialiste - de 1981 à 1986, de 1988 à 1993 et de 1997 à 2002 -, la dette publique augmente respectivement de 12 points et de 8 points et diminue de 0,5 points de PIB. A l'inverse, lorsque le Premier ministre est de droite - de 1986 à 1988, de 1993 à 1997 et de 2002 à 2011 -, la dette augmente respectivement de 5 points, 14 points et enfin de 24 points de PIB.
Le président Nicolas Sarkozy a dit à plusieurs reprises qu'il avait hérité essentiellement de l'endettement des gouvernements passés. Il devrait préciser qu'il hérite en grande partie de la dette des gouvernements de droite, qui même en dehors des périodes de crise (1993-1994 et 2008-2011) ont eu fortement recours à l'endettement public.
Il convient cependant de relativiser la responsabilité réelle de Nicolas Sarkozy dans l'explosion de la dette. Le chiffre de 500 milliards d'euros retenu par les auteurs du livre "Un quinquennat à 500 milliards" fait référence à la dégradation de la dette publique nette des mesures anti-crise et de la dégradation des recettes publiques.
Si l'on s'en tient au solde public structurel, le déficit corrigé de la conjoncture, à supposer que Nicolas Sarkozy aurait maintenu un déficit structurel nul, la présidence actuelle aurait coûté plus sûrement 320 milliards d'euros d'augmentation de la dette publique et non 500 milliards. Si l'on regarde l'écart du déficit public constaté entre 2008 et 2011 et la cible de 3%, on trouve exactement le même chiffre, soit un surcoût de 320 milliards d'euros.
Un chiffre proche de celui donné par la Cour des comptes qui estime toutefois que l'augmentation de la dette publique aurait pu être de 33% moins élevée avec une meilleure gestion des deniers publics...
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