Pendant plusieurs mois, en toute discrétion, la Banque centrale européenne (BCE) a acheté massivement de la dette publique espagnole et italienne. Cette situation est instable, la stabilité de la monnaie unique étant in fine quasi-uniquement liée à ces rachats massifs de la BCE. Or, celle-ci n'aime pas détenir des actifs risqués dans son bilan et craint un retour de l'inflation ou l'existence d'un aléa moral incitant les pays en mauvaise situation financière à ne pas stabiliser leurs dettes publiques.
Ces rachats massifs ont par ailleurs un effet paradoxal. En choisissant de racheter en priorité la dette de tel ou tel pays, la BCE donne un signal aux spéculateurs: nous ne pouvons laisser tomber l'Espagne ou l'Italie sous peine de perdre la monnaie unique. Dans ce cas les attaques spéculatives peuvent être menées contre un pays périphérique comme le Portugal, jugé plus fragile car moins soutenu par la BCE. Le cas échéant, les spéculateurs pourraient même s'attaquer à l'Espagne ou à l'Italie car ils estiment leur situation financière instable, car leur dette est refinancée par la BCE. La pluralité des dettes publiques est elle-même à l'origine de la spéculation en comparant systématiquement les pays européens les uns aux autres. De ce point de vue, la mise en place des eurobonds, des titres de dette européens, est inévitable.
Si certains gouvernements européens y sont opposés, c'est pour ne pas être pénalisés par des taux de refinancement trop élevés. Disons-le simplement: ni la France, ni l'Allemagne ne veulent subir les taux espagnols. A l'inverse, certains trouveraient injuste que l'Espagne puisse se refinancer au taux allemand. Il faut donc un système de bonus-malus sur les taux d'intérêts des eurobonds, fixé en fonction de la situation des finances publiques. Par ailleurs, la mise en place des eurobonds doit servir à financer une partie fixe de la dette publique, jusqu'à 10% de la dette publique de chaque pays, avant de monter en puissance. Une autre solution serait de faire reposer la mutualisation des dettes sur des euro-bills, un mécanisme similaire mais centré uniquement sur les titres de dette de court terme (à un an) qui sont généralement peu risqués avec un système de bonus-malus sur les taux d'intérêt. Ce système casse tout aléa moral en incitant les Etats à maintenir des finances publiques saines pour diminuer les taux d'intérêt sur la dette détenue à moyen et à long-terme.
2 commentaires:
J'ai commencé à m'intéresser à la façon de traiter les options binaires mais je crains de me tromper et de perdre énormément d'argent. Y a-t-il une manière plus ou moins sûre de fonctionner?
Certes pas facile à gérer cette situation d'instabilité constante dans le domaine financier. La BCE fait ce qu'elle peut pour apporter son aide, mais ce sont les pays concernés qui doivent faire le gros des efforts et cela n'est pas simple.
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