Bien qu''il soit difficile de définir les crimes de haine - généralement entendus comme un crime envers une personne en raison de son ethnie, de sa religion, de son appartenance à un groupe politique ou de ses préférences sexuelles - et que la tendance de long terme est à la baisse - même s'il y a des sursauts liés à la situation économique ou à l'actualité politique - il demeure une exception française relative à ces crimes. Un rapport de recherche financé par la Commission européenne, désuet car il date de 2005, mais qui s'appuyait sur une large enquête sur le rapport de la population à la sécurité, à la qualité de la police et aux crimes, révélait que la France se caractérisait par une prévalence anormale - la plus élevée de loin en Europe - de crimes de haine.
Le radar se compose de huit indicateurs (les crimes de haine sont en bas). La première zone du radar représente la moyenne européenne. La France se distingue par une moindre criminalité ressentie que la moyenne européenne sur les vols ("robbery") ou sur les crimes de vengeance ou de punition ("punitivity"). Pour cette raison la partie foncée du radar est plus petite que la première zone sur ces axes. En revanche, la France dépasse largement la moyenne européenne sur les crimes de haine.
On pourrait pense que la diversité de la population française serait à l'origine d'un tel phénomène. On peut donc comparer avec le Royaume-Uni ou les Pays-Bas qui ont également une population diverse et où des problèmes d'intégration ont été constatés. Le résultat sur les crimes de haine est bien moins important mais il est intriguant de voir que les crimes de punition sont bien plus élevés qu'en France. Il n'y a peut-être pas plus de crimes de haine en France mais, en tout cas, les personnes qui en sont victimes ou qui pourraient l'être se définissent comme telles. C'est peut-être ça l'exception française.
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