La réussite du
sommet de Doha sera évaluer au regard de sa capacité à apporter des réponses à
ces quatre sujets chauds:
- renforcer les objectifs de
réduction des émissions;
- rendre opérationnel les
engagements passés par la mise en place d'un fonds pour le climat;
- organiser la deuxième phase du
protocole de Kyoto;
- préparer l’accord climatique
international de 2020.
Au-delà des déclarations de principe, la conférence de Doha devra
permettre de résoudre des « détails techniques » afin de rendre
opérationnel des engagements passés. Il en va ainsi de la crédibilité de ces
sommets internationaux sur l'environnement.
Ainsi, le fonds vert pour le climat prévu à Durban en 2011 doit permettre
d’accompagner les pays en développement vers des économies moins polluantes.
Cependant, à l’heure actuelle, les sources de financement de ce fonds restent
encore à déterminer. Un groupe d’expert lancé par Ban Ki-Moon travaille
sur la question afin de lever 100 milliards de dollars par an d’ici à 2020, un effort financier énorme au regard de l’effort actuel de la communauté internationale - environ 16
milliards selon le World Resources Institute.
Les dispositifs
d’aide à destination des pays les plus vulnérables au risque climatique, en
particulier les petits Etats insulaires, doivent se développer et trouver un
cadre institutionnel mieux défini. Le système des
mécanismes de développement propre, permettant aux industriels de
compenser leurs émissions de carbone en développant des projets jugés propres
dans des pays en développement ayant ratifié Kyoto, s’est pérennisé mais ne concerne à l’heure
actuelle que quelques pays africains. Permettre à ces pays d’avoir accès à
des énergies sobre en carbone est l’un des enjeux de Doha.
Dans la même
lignée, afin de favoriser les transferts internationaux de technologie, un
centre international des technologies du climat devrait voir le jour. La
conférence de Doha devra permettre de régler ces éléments
« techniques » afin de créer un cadre clair au prochain régime
climatique mondial.
Le protocole de
Kyoto prend fin le 31 décembre 2012, la 18ème conférence sur le climat
organisée à Doha doit déboucher sur l’ouverture de la 2ème phase du protocole
de Kyoto. Le protocole de
Kyoto ratifié en 1997 est le premier accord international officiellement
contraignant visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Les pays industriels ayant
ratifiés Kyoto s’engageaient alors à réduire de 5,2% leurs
émissions entre 2008 et 2012 par rapport à leur niveau de 1990. Le protocole de
Kyoto est très largement remis en cause par un certains nombres de pays
industriels tels que l’Australie, le Canada ou encore les
Etats-Unis qui contestent le principe de la responsabilité historique
différenciée. Ainsi, la deuxième phase d’engagement du
protocole de Kyoto se fera sans le Canada, le Japon et la Russie, sans parler de l’Australie et la Nouvelle-Zélande qui hésitent encore.
L’Union Européenne s’apprête donc à être le seul émetteur majeur à se soumettre
au protocole. L’Union Européenne souhaite
rapprocher Kyoto II du paquet climat-énergie, fixant des objectifs climatiques
européens pour la période 2013-2020, et souhaite également élargir les
activités polluantes concernées par les négociations climatiques telles que
l’agriculture et les transports.
La conférence de
Doha devra se prononcer sur 3 points:
- la durée de la
prochaine phase: 5 ans ou 8 ans;
- les objectifs
contraignants de réduction des pays concernés: effort de réduction d’émissions
de gaz à effet de serre de 20% et/ou cible conditionnelle d’une baisse de 30%;
- les pénalités qui détermineront la crédibilité du protocole à condition qu'elles soient mises en oeuvre, crédibles et respectées.
Le prochain sommet de Doha qui devra
préfigurer le futur accord international sur le climat. Cependant nous pouvons
regretter qu'un certain nombre de questions sortent des négociations. Comme l’ouvrage
publié par le collectif ATTAC, La nature n’a pas de prix (2012) l’évoque, les orientations de politiques climatiques prises au niveau international mène
de plus en plus à coupler les processus écologiques et la finance de marché. Le
protocole de Kyoto, par exemple, a abouti dans le cadre européen à la
constitution d’un marché des droits à polluer (marché carbone européen: Emission
Trading System). Ces orientations ont été prises dans les années
1990, une période que l’on peut qualifier d’euphorie financière,
avant les grandes crises financières asiatiques, l’éclatement de la bulle
internet, ou de la bulle immobilière, et bien avant aussi la crise financière
de grande ampleur que nous connaissons aujourd'hui. Les instabilités financières
contemporaines doivent nous inviter à réfléchir quant aux conditions de
développement de la finance-carbone et à sa capacité à réduire les émissions
globales de gaz à effet de serre. Nous ne devons pas négliger le risque de la spéculation
environnementale permis par la financiarisation des politiques climatiques.
Les diplomaties des pays participants aux sommets environnementaux doivent
également éviter le piège du « carbocentrisme ». Une problématique
importante directement liée aux questions climatiques et énergétiques est celle
également de l’épuisement des ressources minières. Le charbon, le fer, le gaz,
le pétrole, l’uranium, sont des ressources épuisables. La question du nucléaire devra également être abordée. Il est également
intéressant de constater à quel point la question des modes de vie et de la consommation est absente de la réflexion sur le climat. Pouvons-nous
continuer à nous réunir au plus haut niveau de gouvernance sans jamais
remettre en cause nos modes de vie?
1 commentaire:
It's just always the same game: People won't agree until they have to.. Let's see what happens when there are really problems that we can without a doubt connect to climate change. Then something will happen;
People vote to get (or to get the illusion) to have their short-term problems solved, not because "MAYBE" in 20 years we are in trouble
well c'est la vie
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