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Google+: une expérience sociale

lundi 18 juillet 2011






Google + est le nouveau service social de Google. Potentiellement un concurrent de Facebook, des rumeurs avancent qu’il compte déjà plus de 10 millions d’utilisateurs. Comme tout concurrent venu prendre des parts de marché, G+, comme l’appellent les adeptes, est très différent de Facebook:

1. La notion de « Cercles » est sans doute l’élément différenciateur. Sur Facebook, ce que vous partagez, vous le partagez avec tous vos « amis ». Votre mère, vos meilleurs amis et votre petite cousine de 10 ans verront la vidéo rap hardcore postée sur votre mur. A l'inverse, Google+ vous demande avec quel cercle, auparavant créé par vos soins, vous voulez partager. On parle de micro-ciblage, un concept que Facebook n’a pas encore adopté.



2. D’autre part, le partage est symétrique comme sur Facebook: vous voyez ce que partagent vos cercles qui voient à leur tour ce que vous partagez. Seulement sur G+, le partage peut devenir asymétrique comme sur Twitter. Ceux qui vous ajoutent dans un cercle sont capables de voir ce que vous partagez du moment que vous cochez la case « public » avant de poster quelque chose. Vous partagez alors avec tous ceux qui vous incluent dans un de leurs cercles que vous les incluiez ou pas: c’est un peu comme un Tweet à tous ceux qui vous suivent. Avec cette simple option, Google+ semble avoir créé un véritable Avatar des deux géants du partage social.

3. Le potentiel de G+ est effrayant lorsque que l’on pense à la taille de Google et à la diversité de ses services. Facebook a essayé de se déployer sur le web, de se rendre indispensable et de devenir un portail pour votre expérience digitale, grâce à son option « Facebook Connect ». Seulement Google est déjà très déployé sur la toile. Alors que Facebook a essayé de vous convaincre d’adopter une adresse mail Facebook, vous avez déjà une adresse Gmail depuis quelques années. Pensez au nombre de sites où vous avez utilisé cette dernière, au nombre de fois où vous avez déjà cliqué sur le bouton +1, aux blogs où vous avez des amis Google, au nombre de services Google que vous utilisez déjà. Imaginez toutes les vidéos Youtube du Web avec un bouton « Partager sur Google + » et le tour est joué pour le géant désireux de conquérir la sphère sociale.




4. Le but de Google reste toutefois le fameux « organiser l’information du monde ». Seulement le concept prend désormais une dimension très personnalisée et l’option « Sparks » donne une nouvelle dimension au traditionnel « News Feed » de Facebook. En effet, G+ offre deux genres de « Feeds » :

a. Le « Stream ». est l’équivalent du « News Feed » avec l’option intéressante de pouvoir montrer ce que partage chacun de vos cercles individuellement;

b. « Sparks » est l’innovation. C’est une concentration des différents centres d’intérêts d’une personne. Un peu comme Tumblr, c’est une veille algorithmique qui traque sur le Web les pages et les articles susceptibles d'être en relation avec les sujets que vous aurez sélectionnés.

C’est ainsi que Google+ devient le paradis de ceux qui veulent centraliser et organiser leur consommation journalière d’information. Là où Facebook ne leur donne aucun outil pour le faire, Google+ offre une barre sur le côté où l’on choisit de voir le flux d’un de nos cercles (Stream sélectif) ou alors les informations en relation avec nos centres d’intérêts issus du Web (Sparks). Il y a donc deux flux d’informations : le flux social (auparavant propriété de Facebook) et le flux des centres d’intérêt (auparavant chasse-gardée de Twitter).

5. La simplicité. On a l’impression que Google a changé son approche du design. Au sein de la compagnie, comme le souligne Steven Levy dans son article sur Wired, les cadres imaginent le produit final désormais en termes d'User Experience (UX) et travaillent à rebours pour construire l’infrastructure qui va le sous-tendre. C’est la raison derrière les récentes remises en forme de Google Agenda, de Google Mail, du principal site Google de recherche et de la barre noire qui s’affiche désormais au-dessus de tous les sites reliés à Google.


6. Google+ aura besoin d’atteindre une taille critique, et donc un nombre d’utilisateurs assez grand, avant de devenir compétitif. Il fait face finalement à un quasi-monopole. Facebook a en effet l’avantage du premier arrivant. Cela fait un certain nombre d’années que Facebook n’a aucun adversaire en vue et qu’il se permet des expériences. Mais Google+ jouit de la pleine puissance de Google et se présente d’ores et déjà comme un prétendant sérieux et redoutable. C’est en cela que G+ est une expérience sociale. Son succès dépendra de sa capacité à concurrencer les quasi-monopoles que sont Twitter et Facebook et sa capacité à comprendre nos motivations à changer (ou à superposer) de réseau social. Ces motivations dépendent du nombre d’amis dans l'un et dans l'autre, de la nouveauté du service, de son originalité, de la protection des données, etc. Les chiffres d’adoption à venir seront, nano-économiquement, très révélateurs des motivations de la migration sociale.

Voici donc les remarques de l’Observatoire, nous attendons toutefois les vôtres et bien sûr, comme promis, les 40 premières personnes à avoir commenté et « like » sur Facebook en laissant leur adresse mail auront droit à une invitation G+ !

2 commentaires:

Pasdel a dit…

J'adore et j'ai pas d'invit G+...

Anonyme a dit…

c'est quoi G+ ?

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