logo

"Un homme sérieux a peu d'idées. Un homme à idées n'est jamais sérieux" Paul Valéry


blog médias Tribunes Donation etc.

Une autre année pour Observatoire des idées

dimanche 18 décembre 2011
Observatoire des idées connaît sa deuxième fin d'année. Un bilan rapide de l'année 2011 s'impose. Les pages du blog ont été visionnées 55 000 fois, ce qui correspond à environ 38 000 visites. La page Observatoire des idées sur facebook a réuni plus de 1700 fans. Le compte twitter de l'éditeur du blog réunit 240 abonnés.

Les articles édités en 2011 les plus vus sont les suivants:

  1. Un indice pour prédire la prochaine révolution dans le monde arabe.
  2. Quelques propos "solidaires": réponse à Wauquiez, Copé et Daubresse.
  3. Combattre les contre-vérités en matière de dette publique.
  4. Comment faciliter l'accès à l'eau potable dans les pays en développement?
  5. La règle d'or des finances publiques: une idée trop simple pour être efficace.

Certains articles édités en 2010 ont connu un regain de succès:

  1. Discrimination positive pour les riches?
  2. Réforme des retraites: avantages et inconvénients.
  3. Être blonde, un avantage économique?

Si on regarde maintenant l'origine démographique de nos visiteurs, la France est massivement représentée mais suivent derrière les Etats-Unis, le Canada, la Belgique et le Royaume-Uni. La principale source directe de visites est essentiellement facebook mais twitter ramène de plus en plus de visiteurs. Google est à l'origine du quart des visites, ce qui prouve que nous sommes de mieux en mieux référencés.

Merci à nos lecteurs réguliers ou occasionnels et nous espérons convaincre de nombreux nouveaux lecteurs de nous suivre.

Protéger l'éducation des groupes de pression

vendredi 2 décembre 2011





L'enseignement de sciences économiques et sociales subit des attaques régulières de la part des milieux patronaux. Deux articles récents mettent en question cette discipline scolaire, et accusent plus particulièrement ceux qui l'enseignent de colporter une mauvaise image de l'entreprise auprès de la jeunesse.

Frédéric Lemaître,président d'une "société de gestion de base de données sensibles", dans une tribune publiée le 28 novembre 2011 sur le site d'actualité Atlantico, dénonce le fait que l'enseignement de l'économie au lycée ait une orientation dite "social" plutôt que "commercial" donnant ainsi une fausse image du monde de l'entreprise. Il propose ensuite rapidement d'initier les élèves et leurs professeurs à la Bourse.

Le deuxième article est encore plus problématique, car il montre la méconnaissance de certains députés des programmes scolaires. Cette note publiée sur une page internet des Echos, rédigée par Jean-Michel Fourgous (député des Yvelines) et Olivier Dassault (député de l'Oise) et co-signée par une dizaine de députés UMP (notamment les réacs Hervé Novelli, Lionnel Luca, Christian Vanneste...) développe l'idée que si les français ont un faible niveau en économie, c'est en partie à cause de l'école où l'économie serait abordée seulement en sciences économiques et sociales sous l'angle des problèmes de société (chômage, exclusion, mobilité sociale, etc.) donnant aux jeunes une vision pessimiste de l'entreprise et plus généralement du travail.

Les deux articles ont comme point commun d'être caricaturaux et reprennent un certain nombre de poncifs habituels contre l'enseignement de SES. Il s'agit clairement d'une attaque idéologique, du même niveau que les attaquent des organisations religieuses contre l'enseignement de la théorie des genres dans les programmes de science en première. Les deux textes sont pleins de représentation sur ce qu'est l'enseignement de sciences économiques et sociales en développant une argumentation assez éloignée de la réalité de notre discipline.

Petit rappel rapide sur l'enseignement de l'économie au lycée

Les sciences économiques et sociales correspondent à la discipline scolaire qui enseigne l'économie et la sociologie au lycée. Nous enseignons donc les savoirs produits par ces deux disciplines savantes.

Ainsi l'objectif de l'enseignement de SES dans une filière générale et surtout dans une école républicaine et laïque est de diffuser des savoirs dont la légitimité est assurée par leur validité dans leurs champs de référence.

Ces deux articles posent cependant différentes questions auxquelles je ne m'attarderai pas à répondre ici tant elles apparaissent absurdes:

- les contenus enseignés en économie doivent-ils chercher à donner une bonne image de telle ou telle organisation ou doivent-ils s'appuyer sur des faits avérés et des théories valides?
- les programmes scolaires doivent-ils être dictés par des organisations patronales, syndicales, ou religieuses ou bien doivent-ils être le fruit d'une transposition didactique, s'appuyant sur les savoirs issus des différentes disciplines de référence ?
- Est-il nécessaire d'avoir travailler en entreprise ou d'être détenteur d'actions pour enseigner l'économie au lycée? On pourrait alors se demander si le professeur d'histoire devrait avoir passé un mois dans les tranchées pour enseigner la Première Guerre mondiale?

Le niveau de ces deux articles ne méritent pas que l'on s'y attarde plus, ainsi pour ceux qui souhaiteraient avoir un point de vue plus objectif sur les contenus enseignés, je les invite à lire directement les programmes officiels ainsi qu'une note que nous avions rédigée avec Simon Porcher pour Terra Nova qui insistait déjà bien sur l'idée que les contenus enseignés doivent être préservés des groupes de pression quels qu'ils soient.