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Dernière chance de sauver la Grèce

lundi 25 juillet 2011
Je viens de lire cet article de Frédéric Lemaître et Philippe Ricard dans le Monde à propos de la nuit de négociations entre Sarkozy et Merkel puis entre les deux et Trichet à propos du sauvetage grec:

"Pour une fois, c'est le ministre des finances, Wolfgang Schäuble, qui se montre le plus dur : il prône une restructuration lourde de la dette grecque. Mais se dit prêt à élargir, et assouplir, les outils d'intervention du Fonds européen de stabilité financière (FESF), créé dans l'urgence au lendemain du sauvetage de la Grèce en mai 2010, afin d'endiguer l'éventuelle tempête que suscitera un défaut du pays. Angela Merkel ne veut pas se laisser entraîner vers la refonte du FESF. Elle craint que sa propre majorité bloque une telle réforme, pourtant recommandée par le Fonds monétaire international, la BCE et la Commission.

Pour convaincre Angela Merkel, Nicolas Sarkozy brise un tabou : va pour le défaut partiel, à condition de réformer le Fonds de sauvetage, dans l'espoir de limiter les risques de contagion."

Qu'en pense Trichet à son arrivée?

"[Trichet] expose "très vigoureusement", selon un participant, les problèmes que pose un défaut partiel de la Grèce, et comment il entend protéger la BCE et la zone euro de ses conséquences. Pour le convaincre, les Etats doivent s'engager à garantir les flux de liquidités entre son institution et les banques grecques pendant la durée du défaut partiel. Et le fonds de secours doit être en mesure de recapitaliser les banques mises à terre par la tempête. Jean-Claude Trichet ne s'engage pas explicitement devant la France et l'Allemagne."


Si la nécessité d'un défaut partiel grec, partagé avec les investisseurs privés en échange de garanties de liquidité état la solution la plus crédible. Ce qui en revanche inquiète les marchés mais n'a pas été clairement annoncé est le soutien du Fonds européen de stabilité financière aux financeurs des pays en risque de défaut, comprenez la France et l'Allemagne.

C'est que je disais moi-même dans le Monde:

"La dernière solution, la plus crédible, consiste à restructurer la dette grecque. La restructuration prendrait ici la forme d'un échange à parité entre les anciens et les nouveaux titres de dette grecs. Les nouveaux titres émis auraient une durée plus longue et des taux d'intérêt relativement bas, par exemple de 1 point supérieur au taux d'intérêt allemand. Pour les créanciers, essentiellement la Banque de France et la Bundesbank, la valeur réelle serait diminuée : plutôt que de recevoir un remboursement d'un euro aujourd'hui, ils recevraient un euro dans trente ans, ce qui a moins de valeur monétaire. Mais la perte des créanciers est uniquement virtuelle : le montant de la créance en lui-même n'a pas changé. Mieux encore, la revente massive des anciens titres de dette grecque va accélérer la diminution de sa valeur d'échange sur les marchés.

Le rôle du Fonds européen de stabilité financière et du Mécanisme européen de solidarité serait alors moins le soutien aux pays en difficulté de financement que le soutien aux banques européennes – publiques ou privées – qui détiennent la dette pourrie des pays en difficulté. Un tel mécanisme ferait d'ailleurs de la dette pourrie un actif viable. La Banque centrale européenne n'aurait plus à acheter des titres sur le second marché mais serait prêteur de dernier ressort auprès des créanciers de la Grèce et peut-être plus tard des autres PIGS."

3 commentaires:

lejournaldepersonne a dit…

La belle Hélène

Quand j’étais enfant… il m’est arrivé de planter dans le sol, ma petite poupée et d’attendre pendant des lustres de voir en sortir une plus grande ou plusieurs petites… poupées en fleur !
Ridicule me disait mon père : « de vouloir avoir par une voie ce qu’on ne peut avoir que par une autre. »

http://www.lejournaldepersonne.com/2011/07/belle-helene/

Anonyme a dit…

Les marchés viennent sanctionner quoi aujourd'hui?

Simon PORCHER a dit…

Ce qu'ils considèrent comme un manque de volonté politique. Voir http://leplus.nouvelobs.com/contribution/175993;pourquoi-les-agences-de-notation-sanctionnent-elles-encore-la-grece.html

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