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Keynes: grand gagnant?

lundi 27 septembre 2010







Dans un article sur son blog, Catherine Rampell, économiste et journaliste au New York Times montre un graphique intéressant qui reprend les réponses des PME à la question « quel est votre plus grand problème pour le moment ? » posée par le N.F.I.B. (National Federation of Independent Business).



Il est clair sur le graphique que les « poor sales » ou la faible demande qui apparaît en jaune ressort comme le facteur le plus problématique pour les petites entreprises au sein du ralentissement que connaissent les États-Unis pour le moment. Suivent les impôts mais loin derrière. Ce graphique semble valider l'idée keynesienne - appuyée par Krugman - selon laquelle la sortie de crise ne se fera que par un investissement public fort dans l'économie et par un soutien aux revenus.

Qu'en est-il de l'Europe? La Commission européenne mène le même type d'enquête pour chaque pays européen. Prenons l'exemple de la France qui attaque un plan de rigueur de trois ans.



De la même couleur jaune, la demande semble être le principal goulot d'étranglement à la relance économique en France. Ne risque-t-on pas de s'auto-sanctionner en commençant la rigueur?

6 commentaires:

Thomas a dit…

C'est très parlant.

Pour quelle(s) raison(s) les taxes ne sont pas prises en compte dans le second graphique ?

Simon a dit…

Salut Thomas,

évidemment ce ne sont pas les mêmes institutions qui font les sondages, donc pas les mêmes données. En revanche, le "autre facteur" est sûrement très lié à l'imposition.

Avant la crise en tout cas, plusieurs enquêtes de l'OCDE et des IFI montraient que le niveau d'imposition ne sont pas un facteur déterminant pour les entreprises.

Thomas a dit…

Je trouve ça tellement en décalage avec les revendications que les syndicats d'employeurs et les hommes politiques attribuent aux entrepreneurs que j'ai d'abord soupçonné une embrouille méthodologique. Mais non...
Comment peut-on encore avoir la moindre confiance dans les propos des hommes politiques (au sens large) ?

Je propose toutefois une autre interprétation du graphique : les marchés sont suffisamment concurentiels et les entrepreneurs qui n'innovent pas assez connaissent des problèmes de demande.
Je n'y crois pas trop mais il faut se garder de donner trop vite raison à Keynes ;-) .

Simon a dit…

Oui c'est effectivement en décalage total. En fait, les entrepreneurs sont soucieux du climat des affaires avant tout. Ils veulent du travail à bas prix mais préfèrent une main d'oeuvre qualifiée, ils ne veulent pas payer d'impôts mais préfèrent avoir un pays avec des infrastructures solides, etc.

Le dynamisme du marché est à mon sens lié à la demande et aux talents entrepreneuriaux, la facilité de crédit, le sentiment que l'on peut réussir, donc le climat des affaires en gros.

D'accord avec toi, il ne faut pas donner raison à Keynes trop rapidement et pour preuve, la demande est un problème systématique et non un problème de contraction du revenu. Je valide donc ton argument de l'innovation. Il faut trouver de nouveaux marchés.

Unknown a dit…

Bonjour Thomas et Simon,

Je débarque avec un peu de retard. @ Thomas, il ne faut sans doute pas crier victoire au nom de Keynes, cela est vrai. Mais l'idée derrière l'article est la suivante : En réponse à la crise aujourd'hui, de nombreux pays européens ont eu recours à des plans d'austérité (aux Etats-Unis, la grogne contre les plans de relance monte, en Allemagne, l'austérité est de mise, en France, les initiatives présagées ont tout d'une politique restrictive).

Pour les pays périphériques d'Europe (Portugal, Irlande, Grèce), les plans d'austérité était l'option obligée. Donc, une diminution de la demande généralisée à travers le globe. En réponse à une crise où les entrepreneurs crient : "on vend pas assez" !! Comme le montre l'article.

Le comble reste sans doute les initiatives espagnoles en pleine crise pour faciliter le licensiement, comme si cela faciliterait l'emploi et la reprise et répondait à l'inquiétude première des entrepreneurs.

L'article vise donc à dénoncer ces dérives politiciennes qui usent de la crise comme d'un tremplin pour des politiques que l'opinion commune trouverait adéquate mais qui ne font sans doute pas l'affaire face à une demande insuffisante.

victor a dit…

Il va falloir que les PME partent chercher la demande dans des pays à forte croissance. Mais vu les retards des PME françaises à l’exportation combinée a un Euro fort, ce n’est pas gagné!

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