logo

"Un homme sérieux a peu d'idées. Un homme à idées n'est jamais sérieux" Paul Valéry


blog médias Tribunes Donation etc.

Contagion et démocratie

mercredi 20 avril 2011




Après la Grèce et l'Irlande, le Portugal est le troisième pays à solliciter le recours au fonds européen de stabilité financière (FESF). Seule l'Espagne manque à l'appel pour que les "PIGS" (Portugal - Ireland - Greece & Spain) soient au grand complet. Par "cochons", on désigne les économies en rattrapage de la zone euro qui ont profité des taux bas de la monnaie unique pour augmenter leur offre de crédits. Alors que la parité euro/dollar reste à un niveau élevé (1,50 dollars pour un euro) confortée par la récente décision de la BCE d'augmenter légèrement les taux directeurs pour se protéger d'un regain d'inflation, la zone euro semble proche de l'implosion. Une aide à l'Espagne nécessiterait deux fois le montant du FESF. Nul ne doute que l'Allemagne s'opposerait à une aide plus importante et coûteuse pour le contribuable allemand aux autres pays de l'eurozone.

Pourtant, c'est in fine la démocratie qui est en jeu dans les pays qui sollicitent l'aide européenne. Imposer un programme d'austérité comme le fait le FMI, ou comme tente de le faire l'Allemagne au travers de mesures diplomatiques ne permet pas de règler le problème de la dette publique. Ce qu'il faut faire est tout d'abord sécuriser le financement des pays qui risquent de faire défaut en leur permettant d'emprunter directement auprès de la Banque centrale européenne ou d'un FESF élargi. Sécuriser le financement, c'est permettre aux gouvernements de proposer des alternatives différentes aux citoyens des pays en difficulté, initiatives qui sont sanctionnées par un vote démocratique. Imposer l'austérité, c'est accroître le sentiment anti-européen dans les pays en difficulté mais également dans les pays qui forment le coeur de l'Europe comme la France et l'Allemagne.

Assurer la continuité du financement des dépenses publiques, ça n'est pas exonérer les responsables de leurs fautes. Il faut évidemment encadrer et diminuer les dépenses publiques quand la dette devient insoutenable. La révision des politiques publiques, leur opportunité et la restructuration des entreprises publiques ne doivent pas amener à la stricte privatisation ou au déficit d'investissements publics. Il faut également restructurer le secteur bancaire en organisant la fusion de certaines banques et en leur imposant certaines pertes tout en garantissant leur pérennité.

Le graphique ci-dessous résume les problèmes de la zone euro: écarts de dette et de croissance qui confirment que la zone euro n'est pas une zone monétaire optimale, c'est-à-dire une région économique soumise à des chocs symétriques et à une mobilité importante des capitaux qui permettrait d'accroître la résilience aux chocs.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire