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La prospérite du vice: le cas de l'industrie pétrolière

samedi 11 février 2012
Depuis deux jours, un petit opus cartonne en librairie. Ce livre écrit par Thomas Porcher - le frère de l'éditeur du blog - dénonce au travers de huit controverses les pratiques indécentes des industries pétrolières. La critique pourrait affirmer à juste titre que l'industrie des énergies extractives est un enjeu diplomatique ou une rente que l'on doit maintenir au prix d'une corruption assumée par ailleurs combattue par une candidate à l'élection présidentielle de 2012. 

Les compagnies pétrolières font du profit. C'est un fait et on ne pourrait que s'en féliciter si les profits étaient liés à des gains de productivité ou à des investissements productifs. Les profits des compagnies pétrolières résultent tout simplement de la montée des cours du pétrole. Conséquence: les "majors" réalisent des profits dont les montants dépassent toutes leurs espérances. Une aubaine? Non, une honte. Ces profits n'ont pas été réinvestis dans le capital productif, ou dans la modernisation des raffineries, ni même entraîné des recettes fiscales supplémentaires dans le cas de Total. Au nom du principe de consolidation fiscale, notre fleuron industriel n'acquitte aucun impôt sur les sociétés en France. Profits par aubaine et consolidation fiscale ne sont pas des délits. Pour certains, ce sont même des éléments de stratégie d'entreprises.

Les pratiques pétrolières sont plus graves sur deux autres points. D'abord, parce que les variations des cours du pétrole ne sont pas toujours répercutés sur les prix à pompe. Quand le prix du baril augmente, les prix à la pompe augmentent immédiatement. Quand le prix du baril diminue, les prix à la pompe diminuent avec un décalage. En quelques jours, les entreprises pétrolières engrangent des dizaines de millions d'euros par ce petit jeu. Ensuite, parce que la moitié des pauvres du monde au sens de l'ONU - les individus qui vivent avec moins de 1 dollar par jour en parité de pouvoir d'achat - vivent dans un pays pétrolier. Les gouvernements sont sur ce point bien plus responsables que les compagnies pétrolières. Mais celles-ci profitent largement de leur faiblesse pour entretenir leurs marges. Le pétrole, c'est la prospérité du vice.

L'indécence précède l'essence - Enquête sur un Total scandale

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Il ne faut pas blâmer les compagnies pétrolières! Total ne vient-il pas d'annoncer qu'il paiera 1,2 milliards d'euros d'impôts sur les sociétés pour un bénéfice... de 12 milliards d'euros! 10 %, c'est bien! L'entreprise n'avait rien payé l'année dernière. Le bénéfice est en hausse grâce à des investissements en augmentation en 2011 (de 37 %): ce sont des investissements qui rapportent vite! C'est simple: le prix élevé de l'essence s'explique par la faible concurrence du secteur! Les compagnies pétrolières voudraient gagner moins mais elles ne peuvent pas...

Anonyme a dit…

10% c'est la moyenne de l'IS des entreprises du CAC 40. Total annonce une telle mesure parce qu'elle n'a pas payé d'impôts les années précédentes: félicite-t-on les types qui devraient payer l'ISF mais qui sous-évaluent leur patrimoine le jour où ils décident de s'acquitter de l'impôt?

La faible concurrence du secteur arrange essentiellement les grands opérateurs comme Total! Etre en concurrence imparfaite ne signifie pas qu'il faille rogner le surplus des consommateurs!

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