Le plan de sécurité routière de Jacques Chirac est une des réussites de son deuxième mandat: en cinq ans, pas moins de 8 000 morts et 100 000 blessés ont été évités. En dépit des risques liés à la conduite sous l'emprise de l'alcool, trop de personnes continuent à prendre le volant en état d'ivresse. 28% des accidents mortels sont liés à un état d'ébriété avéré. En pleine nuit, cette proportion atteint même 43%.
On estime à 800 milliards le nombre de kilomètres parcourus en voiture en France chaque année pour 80 000 accidents en 2008, soit un accident tous les 10 millions de kilomètres. Si on considère le nombre de tués (4000 en 2008), il y a un tué par accident de la route tous les 200 millions de kilomètres. En France, 9 millions d'alcootests sont effectués tous les ans, soit un contrôle tous les 89 000 kilomètres. Or, la distance moyenne parcourue à chaque déplacement pour un conducteur urbain est de 4 kilomètres. Ceci explique probablement pourquoi tant de personnes ivres se décident à prendre le volant.
Chaque année, près de 1000 piétons sont tués sur les routes. Si on considère qu'il y a 5,5% de consommateurs d'alcool "à risques" en France, on pourrait dire qu'environ 60 piétons ivres ont été tués sur les routes françaises. Ce chiffre est relativement bas par rapport au nombre total de tués sur la route. Il n'en demeure pas moins déterminant pour le choix à effectuer entre rentrer à pied ou rentrer en voiture comme le remarque S. Levitt dans son nouveau livre « Super Freakonomics ».
Si on considère qu'un français marche en moyenne 2 km par jour en dehors de sa maison ou de son lieu de travail, la probabilité pour un piéton en état d'ébriété de mourir dans un accident de la route est de 0,000000025. C'est peu pourrait-on se dire mais c'est en fait relativement élevé: un conducteur ivre a presque deux fois moins de chances de mourir qu'un piéton saoul.
Il faut évidemment prendre en compte la mort de tiers qui peut être liée au taux d'alcoolémie du conducteur et qui peut donc multiplier le nombre de morts par 1,5. On compte en effet 1000 morts par an pour lesquels la causalité avec l'alcoolisme du conducteur est avérée. Dans cet échantillon, environ 35% sont des tiers pour le conducteur. Autrement dit, son comportement peut entraîner la mort directe d'autres personnes (passagers, piétons, autres conducteurs), ce qui n'est pas forcément vrai pour le piéton en état d'ébriété. Un agent "individualiste" en état d'ébriété préfèrera donc rentrer en voiture plutôt qu'à pieds. Et son bon ami ou quelqu'un de bienveillant devrait le raccompagner, appeler un taxi ou lui conseiller de ne pas trop boire...pour son bien.
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