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La redistribution de l'espoir au niveau mondial

mercredi 5 janvier 2011






L'enquête récente menée par BVA/Gallup sur le moral des individus au niveau mondial montre que les Français - mais plus généralement les pays développés - ont la sinistrose quand les habitants des pays émergents se déclarent confiants dans l'avenir.

A première vue, ce résultat peut paraître surprenant. Nous bénéficions d'un niveau de vie évidemment beaucoup plus élevé que les populations du Nigéria et nous sommes pourtant moins optimistes. Mais contrairement aux pays en plein développement, nous n'appercevons plus les notions d'espoir et de changement qui sont les moteurs de l'optimisme.

L'Occident a peut-être pourtant été le segment le plus optimiste du monde. De la découverte du Nouveau monde par Colomb et Vespucci au traité utopique de Thomas More en 1516, du siècle des Lumières aux écrits sur le progrès d'Auguste Comte, de la révolution industrielle à l'avènement de la démocratie, le monde occidental a semblé être le plus proche du bonheur et le grand porteur d'espoir quand l'Inde et la Russie pérennisaient un système de castes ou de servitude. Mais l'histoire récente n'est pas non plus teintée de pessimisme. Aux Etats-Unis, les mouvements des Civil Rights ont permis d'assurer à des générations entières de vivre mieux que leurs parents. En Europe, les nationalismes ont été en grande partie étouffés et l'Etat-Providence a permis de sécuriser bon nombre de citoyens.

Ce qui a peut-être changé depuis la crise économique de 2007, c'est que pour la première fois depuis 400 ans, l'Occident est bousculé sur plusieurs secteurs économiques et politiques par les pays émergents. L'Europe en particulier devra devenir une économie beaucoup plus agile et innovante pour maintenir son rang dans le grand jeu économique mondial. A l'inverse, certains pays émergents vont devoir faire face à une crise démographique, aux limites environnementales de leur développement et peut-être au début du chômage s'ils n'arrivent pas à équilibrer leur croissance et à assurer un accès au savoir pour tous. En dépit des remous actuels, le monde vit probablement sa plus grande période de gloire: jamais le bien-être physique, le niveau de vie, l'accès à l'information et la protection des libertés n'ont été aussi élevés. Et peut-être pour la première fois, l'espoir est-il enfin redistribué plus également entre les "possédants" et la "masse" d'individus.

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